hellénistique

hellénistique [ elenistik ] adj.

• 1671; de helléniste « Juif hellénisant »

1 ♦ S'est dit de la langue grecque mêlée d'hébraïsmes parlée par les Juifs hellénisants.

2 ♦ (1881) Relatif à la période historique qui va de la mort d'Alexandre à la conquête romaine, et à ce qui se rapporte à cette période d'adaptation de l'hellénisme à l'Orient. Le monde hellénistique. Les monarchies hellénistiques, issues de l'empire d'Alexandre. Art, poésie hellénistique. ⇒ alexandrin.

● hellénistique adjectif Se dit de la période historique qui va de la conquête d'Alexandre (331-323 avant J.-C.) à la domination romaine (31 avant J.-C.), caractérisée par de grandes monarchies et une civilisation grecque spécifique.

hellénistique

adj. Didac. Se dit de tout ce qui concerne l'histoire grecque (langue, art, civilisation), depuis la mort d'Alexandre jusqu'à la conquête romaine.

Encycl. à partir de 338 av. J.-C. (victoire de Philippe de Macédoine à Chéronée), la Grèce perd son importance politique par rapport à la Macédoine puis aux royaumes orientaux, de culture grecque, fondés après les conquêtes d'Alexandre. La civilisation grecque se diffuse alors du golfe de Ligurie à l'Inde, de l'Ister (Danube) à l'égypte. Par le contact des éléments grecs et indigènes, l'hellénisme se transforme et donne naissance à une civilisation complexe, dite auj. hellénistique. L'axe économique du monde grec se déplace vers l'Orient: Rhodes, Byzance, éphèse, Antioche, Séleucie du Tigre, Pergame et singulièrement Alexandrie d'égypte deviennent les foyers intellectuels. On voit s'épanouir un art réaliste. La doctrine d'épicure de Samos et celle de Zénon de Cittium, fondateur du stoïcisme, s'imposent aux esprits cultivés. Les progrès des sciences exactes, en mathématiques avec Euclide et Archimède de Syracuse, génial physicien, en astronomie avec Aristarque de Samos et Hipparque de Nicée, en médecine avec Hérophile et érasistrate, sont considérables. L'architecture et l'urbanisme connaissent également un grand épanouissement.

⇒HELLÉNISTIQUE, adj.

A. — Qui concerne la Grèce antique d'Alexandre le Grand (III^e s. avant J.-C.) jusqu'à la conquête romaine. Quand l'art hellénistique court après le pittoresque, l'homme puissant s'isole pour sculpter une femme nue (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 200). Vers la fin de l'époque hellénistique, après les excès dégradants de virtuosité, d'agitation et de vérisme où se complaisent les épigones de Scopas et de Praxitèle (GILLET, Art fr., 1938, p. 170).

B. — HIST. DES RELIG. Qui concerne les hellénistes. (Ds LITTRÉ, ROB., Lar. Lang. fr.).

Prononc. : [(l)enistik] ou [ele-]. Étymol. et Hist. 1. 1681 « qui concerne un grec mêlé d'hébraïsmes » (BOSSUET, Discours sur l'hist. univ., 1^re partie, p. 68); d'où 2. 1880 hist. « qui concerne la période de la civilisation grecque qui va de la conquête d'Alexandre à celle de Rome » (S. REINACH, Manuel de philol. cl., p. 80 ds R. Philol. fr. t. 29, p. 295). Dér. de helléniste; suff. -ique.

hellénistique [elenistik; ɛllenistik] adj.

ÉTYM. 1671, Bossuet; de helléniste, et -ique.

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1 S'est dit de la langue grecque mêlée d'hébraïsmes parlée par les Juifs hellénisants.

1 Le reste des livres sacrés pourrait dans la suite avoir été mis en grec pour l'usage des Juifs répandus dans l'Égypte et dans la Grèce, où ils oublièrent non seulement leur ancienne langue qui était l'hébreu, mais encore le chaldéen que la captivité leur avait appris. Ils se firent un grec mêlé d'hébraïsmes qu'on appelle le langage hellénistique : les Septante et tout le Nouveau Testament est écrit en ce langage.

Bossuet, Disc. sur l'hist. universelle, I, VIII.

2 (1881). Relatif à l'époque qui va de la mort d'Alexandre à la conquête romaine, et de tout ce qui se rapporte à cette période d'adaptation de l'hellénisme à l'Orient. || Les grandes monarchies hellénistiques. || Art, poésie hellénistique. ⇒ 1. Alexandrin.

2 On n'en saurait disconvenir, l'époque hellénistique ne compte plus de génies (artistiques); mais le talent ne fait pas défaut; les praticiens experts foisonnent et, à force de métier, ils attirent l'attention, parviennent même à des trouvailles.

Louis Réau, Hist. universelle des arts, I, p. 282.

3 Ce n'est plus un empire au sens politique du terme, mais c'est l'empire d'une forme de civilisation, l'empire hellénistique.

Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, IV, II.

4 La civilisation de l'époque hellénistique ne s'oppose pas à celle des siècles précédents. Elle lui demeure fidèle, mais elle l'enrichit d'éléments neufs et elle possède son originalité (…) la civilisation hellénistique se distingue par des traits d'apparence contradictoire : par son unité, par son infinie diversité et par son insatiable curiosité (…) Le goût du luxe s'est répandu au contact des civilisations orientales (…)

Yves Béquignon, Évolution du monde hellénistique, in Encycl. Pl. (Hist. universelle), t. I, p. 792 et 799.

Encyclopédie Universelle. 2012.